» Pour te faire patienter… »

Je sais, je sais, je sais !…

Je vous vois bien venir me rendre visite, et repartir bredouille…

Je vous ai vendu de la photo et je publie finalement davantage de texte et sur les derniers billets, on frôle l’arnaque, puisque je ne poste plus de photo…

LOOSEUSE.

Pour le jet de caillasse je donne mon adresse en MP ou suivez le vent du sud…

Si vous pouvez viser la bagnole ça m’arrange.

Certains l’ont remarqué j’ai modifié le nom du blog, afin que celui ci soit plus fidèle à son contenu, honnêteté intellectuelle oblige.

Plusieurs raisons à ce ralentissement de débit :

– les évènements du début d’année nous ont tous calmé,  » on va tous mourir, à quoi bon? »

– quelque chose de plus personnel qui m’a travaillé et me fera grandir

– je refuse de poster pour poster, tant pis pour la baisse d’audience

– le temps au sens propre et figuré qui ne permet pas de réaliser de bonnes photos

….

Sans transition : (reste, tu vas voir y’a un rapport!)

Je vous en ai parlé dans mon dernier billet : la Boîte.

Elle n’a l’air de rien comme ça, en carton jaune la poste, pas bien prétentieuse, elle est pourtant à l’origine de tant de choses et notamment de ma présence ici.

La première fois que je l’ai vu je devais avoir 8 ans, elle était perchée en haut d’une étagère dans la chambre d’enfant chez ma grand-mère maternelle.

Elle m’a tout de suite intriguée, je me suis débrouillée pour l’attraper .

Je l’ai ouverte et suis tombée dedans pour ne plus jamais en sortir.

Ma maison pourrait brûler en entier que je ne verserai pas une larme tant que cette boîte existera.

Elle  contient des centaines de photos des années 20 à nos jours, immortalisant la vie de ma famille et racontant leur histoire.

Je suis tombée dedans à 8 ans, au moment même où la cellule parentale éclatait, et où  ma sœur et moi manquions  de repère.

J’ai tout de suite su qu’elle compterai/conterai.

J’ai d’abord été subjuguée par la qualité des noirs et blancs, puis prise au jeu du qui est qui.

Elle a été une vraie passerelle générationnelle avec ma grand mère qui a pu me raconter son enfance bourgeoise, puis la guerre, son départ au colonies en Asie, la rencontre avec mon grand-père…

Plus âgée, je me suis amusée à lire les légendes au dos des photos, derrière celle de l’homme au béret est écrit «  pour te faire patienter.. » mon grand père l’avait envoyé depuis l’Indochine à ma grand mère en France pour quelques mois…

Je me retrouve dans celle de ma mère enfant dans les bras de ma grand mère qui a ce geste de tendresse que je connaîtrai plus tard moi -même dans les siens, et que j’ai aujourd’hui pour mon fils…

J’ai passé un nombre d’heures incalculables à les regarder, puis à les classer afin que leurs histoires ne meurt pas.

Je les ai montré à la Tête brune qui s’amuse de voir sa grand mère en slip dans les rue de Saîgon.

Cette boîte m’a donné des racines, m’a nourri, m’a offert tant de témoignages d’affection, d’histoires drôles, de drames, de défis, d’élan.

Chaque fois que j’ai du traverser des orages, je pense à eux.

Aujourd’hui  » mon travail photographique » s’inscrit dans la même lignée, je le conçois comme un modeste témoignage de mon époque, de l’air du temps, mais aussi de l’affection que je porte à mes pairs.

Et vous, vos photos de famille, vous trouvez ça chiant à mourir ou ça vous amuse ?

Pensez aussi à imprimer vos souvenirs sur papier, j’ai entendu tellement de fois de gens avoir perdu leurs photos grâce à la technologie…

Prenez soin de vous et de vos chéris,

Je vous embrasse

Cha (en boîte)